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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 07:27

L’apprentissage allostérique provient d'une métaphore biochimique élaborée en 1988 par GIORDAN, Professeur de Didactique des Sciences. Il concerne la structure et le fonctionnement de certaines protéines dites "allostériques". Ces molécules enzymatiques  s’adaptent selon les conditions de l'environnement dans lequel elles se trouvent. Il concerne d'abord l'enseignement des sciences et touche progressivement l'ensemble de la pédagogie.

A la différence des modèles qui le précèdent notamment l’empirisme, le behaviourisme et le constructivisme, le modèle allostérique ne s’appuient pas uniquement sur l’acquisition «par construction progressive» de structures mentales opératoires; acquisition dépendante d’une évolution neurobiologique[1].

Sans remettre en cause la pertinence de ces modèles qui ont longtemps  orienté la pédagogie dans les systèmes éducatifs, le modèle allostérique fait remarquer que ces derniers restent muets sur le traitement des situations spécifiques par les apprenants ou sur toutes les inférences[2] qu’ils peuvent faire à partir des informations dont ils disposent.  En effet le plus important ici «  ce n’est pas seulement un mode opératoire, mais une certaine « conception » de la situation au sein de laquelle interviennent à la fois un type de questionnement, un cadre de référence, des façons de produire du sens… »[3].

Le modèle allostérique se construit dès lors sur quatre piliers fondamentaux :

  • la façon dont s’élabore le savoir ;
  • l’importance de l’idée de déconstruction des conceptions[4] ;
  • l’influence majeure de l’environnement où se déroule l’apprentissage (environnement didactique décrit par Giordan en 1987) ;
  •  et enfin les différents niveaux[5] auxquels se joue l’apprendre.

Loin des idées reçues d’une acquisition linéaire du savoir. Ce modèle postule que l’acquisition des savoirs s’articule autour du concept de « conception », fortement dépendant du contexte pédagogique.

Ce qui constitue l'originalité de la pensée d'un apprenant (ses conceptions) ce n'est pas la suite des idées qu'il a enregistrées, mais les liens qu'il est capable d'initier et qu'il mobilise, ici l'enseignant est un médiateur qui favorise l'apprendre en "jouant" avec un environnement didactique propre à interférer avec les conceptions de l'apprenant.

Dès lors un zoom est fait tant sur «ce qui se passe réellement dans la tête de l’apprenant» que sur la suggestion d’éventuels paramètres propres à transformer sa pensée.

A ce titre, ce modèle est susceptible de conduire à une pédagogie où l’enseignant, transformé en véritable « metteur en scène du savoir », retrouve une place centrale.

 

MODELE

POSTULAT DE BASE

PRINCIPE

PEDAGOGIE

ROLE DU MAITRE

ROLE DE L’ELEVE

AVANTAGES

INCONVENIENTS

Allostérique de

André GIORDAN, Professeur de Didactique des Sciences, Dir. du Laboratoire de didactique et d’épistémologie des sciences (Genève) 

Ce modèle postule que l’acquisition des savoirs s’articule autour du concept de « conception », et que l’apprentissage est favorisée en créant un environnement didactique propre à interférer avec les conceptions de l'apprenant.

Le modèle allostérique se construit dès lors sur quatre piliers fondamentaux :

  • la façon dont s’élabore le savoir ;
  • l’importance de l’idée de déconstruction des conceptions;
  • l’influence majeure de l’environnement où se déroule l’apprentissage (environnement didactique décrit par Giordan en 1987) ;
  •  et enfin les différents niveaux[6] auxquels se joue l’apprendre.

 

Pédagogie de la médiation où l’enseignant, transformé en véritable « metteur en scène du savoir », retrouve une place centrale.  

 

L'enseignant joue sur l'environnement. Il  est un médiateur qui aide l'élève à mettre en relation les divers éléments impliqués. Il donne un statut positif à l'erreur.  Il doit créer un environnement didactique propre à interférer avec les conceptions de l'apprenant.

L’apprenant construit ses apprentissages au travers de ce qu'il est et connaît.

Les élèves n'ont pas tous accès au patrimoine culturel commun et l'école se doit de les aider.

 

La difficulté pour l'enseignant est de savoir comment accéder aux représentations mentales de l'apprenant, d'isoler les variables didactiques qui font obstacle et de prendre en compte ce qui fait conflit chez l'élève dans la construction d'une nouvelle connaissance.

 

TABLEAU RECAPITULATIF DU MODELE ALLOSTERIQUE


 

 

Le vocable d'"apprentissage allostérique", provient d'une métaphore biochimique que nous avons formulée en Amérique du Nord et en Australie, lors d'une série de conférences, en 1988. Elle concerne la structure et le fonctionnement de certaines protéines dites "allostériques". Ces molécules enzymatiques, fondamentales pour la vie, changent de forme, et donc de fonction, suivant les conditions de l'environnement dans lequel elles se trouvent.

Les anglo-saxons qui se sont vivement intéressés à nos idées pour leurs aspects pragmatiques, ont repris ce terme d'"allosteric learning model" pour qualifier l'originalité de notre approche. Depuis, nous assumons ce terme, malgré ses présupposés barbares pour le non-initié !

L'intérêt est dans deux aspects très heuristiques, donc pédagogiquement porteurs, avancés par cette analogie.

1.; à l'identique de ces protéines dont la spécificité fonctionnelle n'est pas liée à la suite des acides aminés, mais aux liens entre les chaînes qui déterminent le site actif.

2. La forme et la fonction de ces protéines sont modifiées uniquement de l'extérieur par l'environnement. C'est ce dernier qui les rend opérationnelles. De même, on ne peut agir directement sur la pensée d'un individu ;. Commentaires? Alors n'hésitez pas à contacter André Giordan



[1] André GIORDAN, Francine PELLAUD, Richard-Emmanuel EASTES, « Des modèles pour comprendre l’apprendre: de l’empirisme au modèle allostérique » In Gymnasium Helveticum, mai 2004.

[2] Mode de raisonnement consistant à aller d’une idée à une autre qui lui est liée.

[3] André GIORDAN, Francine PELLAUD, Richard-Emmanuel EASTES, op cit.

[4] Introduite par Bachelard (1934, 1938) et reformulée par Giordan depuis 1989,

[5] Émotionnel, cognitif et méta-cognitif (Giordan, 1998), superposés et en interactions multiples.

[6] Émotionnel, cognitif et méta-cognitif (Giordan, 1998), superposés et en interactions multiples).

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